Depuis le 28 avril 2021, une vague contestataire déferle sur la Colombie. Après le violent rejet de sa réforme fiscale qui touchera inéluctablement les plus pauvres, c’est désormais toute la politique du gouvernement d’Ivan Duque qui fait l’objet d’une vive protestation. Le 19 mai, les répressions policières ont touché la ville portuaire de Buenaventura. David Sinza, membre d’Emmaüs Buenaventura, revient sur cette crise sans précédent que vit son pays, sa ville.
"La grève nationale en Colombie a d’abord pris la forme d’une protestation contre une réforme fiscale qui aurait pour effet d’augmenter les impôts du « panier » des ménages des classes moyennes et inférieures, et plus particulièrement d’une partie de la population historiquement confrontée à l'extrême pauvreté et dont les difficultés ont déjà été aggravées par la pandémie de Covid-19. Le ministre des finances Alberto Carrasquilla a mis le feu au poudre en faisant une déclaration erronée sur le prix des œufs sur le marché colombien. Cet évènement a déclenché une grève qui ne devait durer que la journée du 28 avril. A l’heure où nous écrivons ce témoignage, 23 jours de manifestations pacifiques se sont écoulées. Les manifestants ont subi une répression brutale de l'État, faisant à ce jour plus de 40 morts. Avec ce réveil des consciences contre notre gouvernement, nous sommes entrés en résistance !"
Copyright : David Sinza