Du 1er au 5 octobre, 6 artistes se rendent dans une « jungle » de Calais pour produire une œuvre avec les migrants. Le street artist MG La Bomba présente ce projet, mené en collaboration avec les communautés Emmaüs de la région, un mouvement militant de la ville et Emmaüs International.
Comment est née cette idée d’aller graffer à Calais avec les migrants ?
Un mouvement de jeunes militants présent dans les jungles à Calais a contacté un ami graffeur qui m’a parlé du projet. J’ai décidé de le prendre en charge. Comme je connais bien Emmaüs, j’ai contacté les communautés de Dunkerque et de Lille et petit à petit, le projet s’est monté.
Pourquoi apporter le street art aux migrants ?
On sera 4 street artists, un photographe et un musicien/vidéaste. On veut produire quelque chose dans la « jungle », si possible avec ceux qui y habitent. D’expérience, ce n’est pas toujours évident, il faut beaucoup dialoguer, rassurer etc. Nous allons construire le projet avec eux, petit à petit. Mais on veut leur montrer notre soutien, leur apporter de la couleur, de l’espoir. Dans la situation actuelle, on ne peut pas ne pas y aller. On a tous trop mal par rapport à ce sujet.
Tu connais Emmaüs depuis longtemps ?
Je travaille avec Emmaüs depuis 3 ans. Ça a commencé quand j’ai repeint, avec d’autres, les locaux de la communauté de Neuilly-sur-Marne. Maintenant, avec 6 autres street artists, j’y ai mon atelier. J’ai depuis un moment l’envie d’aller repeindre les communautés du Nord. Avec l’actualité terrible sur les migrants, je me suis dit que c’était le moment d’y aller.
Le street art c’est une forme de militantisme ?
En plus d’Emmaüs, j’ai déjà graffé avec le Samu social. Je suis très investi à la maison des réfugiés place des fêtes à Paris où les migrants vivent en autogestion. J’ai participé à la mobilisation du 12 septembre au musée de l’Histoire de l’Immigration pour changer le regard sur les migrations (voir vidéo). J’appréhende d’aller à Calais, ça va être dur. Mais c’est nécessaire.
