Responsable de l’association Emmaüs TARA Projects, à New Delhi (Inde), Moon Sharma est membre du Comité exécutif et 2ème Vice-Présidente d’Emmaüs International. Elle nous raconte son lien avec Emmaüs.
Comment as-tu connu Emmaüs ?
J’ai entendu parler de l’abbé Pierre et d’Emmaüs pour la première fois il y a presque 20 ans, par mon père, le professeur Sharma. Lors d’un voyage en Italie, il avait rencontré Franco Bettoli* et visité la communauté Emmaüs d’Arezzo. Cette expérience l’avait tellement inspirée, que dès que j’ai pu, j’ai profité d’un voyage en Italie pour rencontrer moi-même Franco et sa femme, Magrit. Je suis restée avec eux quelques jours, j’ai visité la communauté, aidé au magasin. Chaque soir, Franco m’expliquait le travail du Mouvement et me parlait de l’abbé Pierre, avec qui il travaillait en lien étroit.
J’ai moi-même eu la chance de rencontrer l’abbé Pierre, au siège d’Emmaüs International, à Alfortville. Même s’il ne parlait pas anglais, sa chaleur et son aura montraient qu’il avait une belle âme. Il était si connu et en même temps très humble, mettant du cœur et de la force pour les plus pauvres et les plus exclus.
Quand as-tu rejoint le Mouvement ?
Au cours de mes différentes visites et rencontres, Emmaüs m’est apparu comme une grande famille, où l’on s’aide les uns les autres, où l’on partage ce que l’on a, où l’on aide ceux qui ont perdu le sens de leur vie, qui n’ont plus d’objectifs.
J’ai également eu la chance de participer aux Assemblées générales du mouvement à Ouagadougou en 2003 et Sarajevo en 2007. Cela m’a permis de mieux comprendre les forces du Mouvement et ses objectifs, et de rencontrer les membres d’Emmaüs Asie. A partir de ce moment-là, je me suis promis d’être plus active dans le Mouvement, avec l’objectif d’aider des personnes sans toit, et d’élever la voix contre les injustices.
En 1999, l’association Tara Projects, dont je suis responsable à New Delhi (Inde), est devenue membre d’Emmaüs International.
Pourquoi as-tu souhaité t’investir en tant qu’élue ?
Depuis que je suis active au niveau d’Emmaüs Asie, je suis spontanément devenue conseillère d’Emmaüs International. J’ai beaucoup appris en devenant conseillère d’Emmaüs International, puis membre du Comité exécutif. Cela m’aide à devenir un être humain meilleur, plus conscient des enjeux de travail pour pouvoir renforcer le Mouvement.
Que souhaites-tu pour Emmaüs?
Le Mouvement a réalisé énormément de choses depuis ses débuts, mais nous devons continuer de travailler dur pour le renforcer. Nous devons continuer de nous battre pour l’égalité des chances, pour une juste répartition des richesses, pour nos droits fondamentaux…
Nous avons également un enjeu important autour de la mémoire de l’abbé Pierre. Notre génération connaît l’abbé Pierre, mais le personnage qu’il a été et son rôle de fondateur d’Emmaüs risquent d’être oubliés par les nouvelles générations. Nous devons garder notre fondateur et ses actions vivantes par différents moyens. Je pense que plus nous renforcerons nos actions et notre solidarité internationale, plus l’héritage de l’abbé Pierre sera vivant. Nous devons pour cela développer des actions plus innovantes et plus appropriées aux temps actuels. Nous devons continuer de travailler contre les causes de la pauvreté, d’apporter des changements à l’action sociale, politique et économique. Nous-même, nous devons veiller à travailler de façon démocratique, collective et transparente à tous les niveaux. Notre Mouvement a un rôle très important à jouer dans le monde actuel.
*Président d’Emmaüs International de 1986 à 1999
