Emmaus International

Le dialogue autour des savoirs sur le renouvellement des leaders à Emmaüs International, jeudi 21 avril, a été un espace d’échanges et de réflexions pour essayer de comprendre ce que signifie être un leader aujourd’hui et surtout, comment en devenir un. 

« Il faut avant tout prendre ses responsabilités », introduit Simon Grainge, 1er Vice-président du Comité exécutif d’Emmaüs International, en rappelant également que les leaders peuvent être n’importe où et passent souvent inaperçus, mais que la différence se situe en la capacité à prendre des responsabilités à un moment donné, même sur des petites actions du quotidien.

Lors de la session, les témoignages de trois intervenants ont permis de partager leur expérience sur la façon dont ils sont devenus des leaders dans leur communauté.
Josephine Martine, de Village Community Development Society (VCDS), en Inde, insiste sur le fait qu’être leader a été un processus naturel où sa propre communauté l’a choisie. Pour elle, il faut avant tout « ne pas marcher seul » et que « face aux besoins de nouveaux leaders, il faut faire un effort sur la responsabilisation des gens. » Elle cite, pour l’occasion, une fable connue de tous et qui résonne comme une belle image, « comme dans l’histoire du lièvre et la tortue, il faut avoir la vitalité et courir comme le lièvre, mais aussi développer la sagesse de la tortue ». Elle affirme sans détour, « il y a un leader en chacun, il faut savoir le trouver ! »

Jean Berchmans Nsengiyumva, de l’association Emmaüs A.L.D.P, au Burundi, affirme de son côté que les leaders doivent se préparer à la base et qu’il faut une grande volonté, car être leader, pour lui, suppose aussi avoir « beaucoup de problèmes ». Avec une grande sagesse, il compare son rôle de leader à celui du caneton :  « s’il va trop vite il risque de dépasser tout le monde, s’il va trop lentement il se fera dépasser, et s’il va au même rythme, on peut lui marcher dessus ».

Finalement, Jorge Ambiado, de la communauté de Grupo Aportes, en Uruguay, insiste sur l’importance des nouvelles générations de leaders et sur le fait de savoir « laisser sa place ».
Autour des questions de l’atelier comme « que signifie être leader à Emmaüs, dans le monde ? », il apparaît, entre autres, que le leader doit être une personne capable de traduire les questions du mouvement dans les réalités des groupes tout en ayant une vision à long terme. Concernant  la question de comment créer ses nouveaux leaders, il est envisagé de mettre en place un plan de formation de leaders et de promouvoir l'éducation et la sensibilisation dans les groupes pour faciliter l'émergence des leaders.

Il a été entendu également que le mot même de « leader » n’est peut-être pas approprié pour un mouvement horizontal comme Emmaüs ; des appellations comme « facilitateur » ou « animateur » peuvent être plus proche du Mouvement.

 MG 4528